Christophe Cazenove et Philippe Fenech fêtent les 10 ans de la série Mes Cop’s. Retour sur une collaboration idéale entre deux auteurs qui savent s’amuser tout en travaillant et qui adorent leurs personnages.

 

P.Fenech : Bamboo avait organisé un concours pour fêter les 10 ans de carrière de Christophe. Il fallait dessiner une planche d’après un scénario qu’il avait imaginé… et j’ai gagné ! J’avais depuis longtemps envie de travailler avec lui, et je voulais aussi dessiner une BD pour ma fille, qui avait 7 ans à l’époque.

 

C.Cazenove : C’est très amusant d’imaginer comment une ado peut réagir et quelles sont ses préoccupations. Au départ, je me suis inspiré de ma nièce. Elle était en pleine adolescence, et sa mère me disait qu’il n’y avait que ses copines qui comptaient !

 

C.C. : On s’entend vraiment très bien tous les deux. J’envoie mon scénario à Philippe avec l’intention de le faire rire. Je sais qu’il adore les scènes de dispute entre deux personnages et qu’il va leur donner une dimension homérique en appuyant sur leurs expressions.

P.F. : Quand je reçois les textes de Christophe, je sais déjà que je vais bien me marrer en les lisant ! Il est très à l’écoute de ses dessinateurs. De mon côté, je cherche aussi à le faire rire, et c’est vrai que j’adore la commedia dell’arte, d’où ces scènes de conflit dans Mes Cop’s.

 

P.F. : Je regarde la télé, j’observe les jeunes dans les transports en commun ou dans la rue. Surtout, Christophe a eu la bonne idée de créer des personnages intemporels. Les Cop’s n’ont pas de prénom à la mode, on ne nomme pas les réseaux sociaux qu’elles utilisent, elles ne portent pas de vêtements trop « tendance » et on ne sait pas si elles sont au collège ou au lycée. Cela permet de donner une dimension hors du temps à nos personnages et à la série.

 

P.F. : Elles ont un peu rajeuni par rapport au premier tome. Au début, on leur donnait plutôt 15 ou 16 ans, puis nous nous sommes aperçus que nos lectrices étaient plus jeunes et qu’elles avaient entre 9 et 12 ans. Nous avons donc fait disparaître les personnages trop « âgés ».

 

C.C. : Non, j’ai une vague idée de leur avenir, mais je les fais évoluer petit à petit. Les lecteurs ne s’en rendent d’ailleurs pas toujours compte, car ils ne lisent pas forcément les albums dans l’ordre de parution.

 

C.C. : J’adore Rona car elle ne comprend rien, ce qui me permet de travailler sur des situations absurdes. J’aime bien Cécile, qui râle tout le temps, car elle met de la vie dans cet univers. En vérité, j’aime tous les personnages, même Murielle qui est parfois un peu bécasse !

 

P.F. : Difficile de répondre, il y en a plein que j’aime, et pour des raisons différentes… Rona me fait beaucoup rire ! J’apprécie de dessiner Christie, la gothique, elle me rappelle celui que j’étais à l’adolescence. J’avais les cheveux longs, je portais des jeans déchirés et des boucles d’oreille, j’écoutais du metal… En fait, elle est la plus sage de la bande, c’est celle qui réfléchit le plus même si elle est en opposition. Mais j’aime tout particulièrement Laly, forcément, puisque j’ai dessiné ma fille et qu’elle porte le même prénom qu’elle !